L’étude : « Profil de développement humain de la région Fès-Meknès » est le fruit du partenariat multidimensionnel entre l’Université Moulay Ismail (UMI) et l’Observatoire National du Développement Humain (ONDH). Sa réalisation intervient dans un contexte marqué par de multiples défis et enjeux.
D’abord, le débat sur le nouveau modèle de développement au Maroc. Ce débat montre qu’en dépit des progrès remarquables accomplis par notre pays, notamment en termes de réduction des différentes facettes de la pauvreté et d’élargissement de l’accès aux services sociaux de base, les performances en matière de réduction des inégalités sociales et territoriales laissent encore à désirer.
Le contexte est également caractérisé par la consolidation de la réforme de la régionalisation avancée. Dans cet esprit, un nouveau cadre de l’action territoriale a été mis en place, à travers la promulgation des lois organiques des collectivités territoriales et, récemment, de la charte de déconcentration administrative. Cette consolidation, de par ses multiples enjeux et implications, figure en tête des priorités de développement et des politiques publiques. Les progrès à réaliser sont toutefois tributaires de l’engagement et de l’efficacité d’action de tous les acteurs, économiques, politiques, sociaux, à différentes échelles territoriales. Loin de faire exception, l’université, riche de ses missions statutaires en tant qu’acteur de son environnement, est au cœur de cette dynamique.
L’objectif des politiques publiques territoriales et territorialisées est de bâtir une région certes compétitive et forte économiquement, soucieuse de préserver ses ressources, mais aussi inclusive socialement.
La restitution de l’étude tombe aussi à point nommé en cette période où l’impact de la pandémie Covid-19 est durement ressenti. En effet, les débats autour de l’impact de la pandémie Covid-19 et les réponses formulées pour y répondre ont mis en évidence l’ampleur d’un tel impact en termes de pauvreté, de vulnérabilité, d’inégalités et d’érosion non négligeable des acquis réalisés en matière de développement humain, ces dernières années. Au Maroc, les analyses autour de l’impact et enjeux de la pandémie sont venues approfondir et enrichir le débat, en cours, sur le nouveau modèle de développement.
Objet, objectifs et méthodologie de l’étude
L’étude se propose de définir une typologie des profils des territoires de la région Fès-Meknès, au regard des déterminants du développement humain. Le profil d’un territoire s’entend comme la résultante d’un ensemble de caractéristiques et attributs ayant trait à son développement humain.
Elle entend contribuer à territorialiser l’action publique en matière de développement humain. Plus spécifiquement, elle vise à œuvrer pour la mise en place d’un dispositif de ciblage qui puisse être mobilisé au niveau des politiques sociales. La définition d’entités territoriales globalement homogènes aiderait à concevoir et mettre en œuvre des outils d’intervention adaptés aux spécificités territoriales.
Les choix méthodologiques adoptés se basent sur la combinaison de plusieurs éléments : un recueil de données quantitatives et d’analyses qualitatives, une mobilisation d’outils tels que l’analyse en composantes principales, les indices composites de développement humain et des outils de mesure des inégalités. L’ensemble méthodologique développé permettrait de suivre les dynamiques territoriales et d’évaluer les performances en matière de développement humain.
Par ailleurs, à partir des dimensions et indicateurs retenus, l’on a procédé au calcul des indices communaux de développement humain (ICDH), en mobilisant le mode de calcul communément connu en la matière. Cet outil permet de mesurer les niveaux de développement humain des communes de la région et, ce faisant, de prioriser l’action en matière de développement humain.
Principaux résultats mis en évidence
A travers une triangulation de l’information disponible, la présente étude a montré qu’au regard des différents indices composites de développement humain (IDH, IDHN, ISODD), la région affiche un niveau de développement humain « médian », proche de la moyenne nationale.
L’examen des différentes facettes de développement humain a permis de faire ressortir le profil et les déficits de la région en la matière : si le bien-être subjectif, le niveau de vie et le cadre de vie s’avèrent être les sources principales du développement humain, ses déficits les plus aigus se situent dans l’éducation, la cohésion et la sécurité, et la santé.
En outre, l’examen de la dynamique des inégalités territoriales en matière de développement humain nous a permis de mettre en évidence les points suivants :
Par ailleurs, la mobilisation de l’ACP a fait ressortir un profilage des communes urbaines en quatre classes et celui des communes rurales en cinq classes ayant des caractéristiques et facettes spécifiques. Bien qu’il soit encore perfectible (en étoffant davantage la base de données élaborée pour les besoins de l’étude), un tel profilage pourrait aider à mieux cibler l’action en matière de développement humain.
Au-delà des résultats mis en évidence, l’étude a débouché sur la formulation de recommandations, l’identification de pistes de recherche pertinentes et la déduction d’enseignements et leçons.
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